L’association de plantes en permaculture est une technique essentielle à connaître car elle va vous permettre de booster votre production grâce aux cycles naturels de la nature qui est si bien faite. Grâce à cet article vous allez enfin comprendre ce qu’est que le compagnonnage et ses avantages. On vous partage aussi aussi avoir des exemples concrets à tester chez vous pour faire de bonnes associations et éviter celles qui vous feront avoir de mauvaises surprises dans votre potager en permaculture !

Vous avez des difficultés avec votre potager ? Vos rendements ne sont pas à la hauteur de vos espérances et vous ne voulez pas utiliser de produits chimiques pour arriver à vos fins ? Nous avons la solution ! 

Grâce à cet article vous allez enfin comprendre ce qu’est que le compagnonnage et ses avantages. On vous partage aussi aussi avoir des exemples concrets à tester chez vous pour faire de bonnes associations et éviter celles qui vous feront avoir de mauvaises surprises dans votre potager en permaculture

Le compagnonnage c’est quoi?

En permaculture, le compagnonnage est une technique d’association de plantes. En effet, certaines espèces végétales peuvent avoir entre elles des effets bénéfiques et compléter mutuellement leurs besoins. Cette méthode permet de meilleurs rendements de façon naturelle tout en ayant un potager plus diversifié et harmonieux.

Nous entendons souvent parler de compagnonnage réalisé entre divers légumes mais vous verrez que certaines fleurs et plantes aromatiques sont essentielles pour protéger vos productions potagères. 

Deux exemples types d’associations

On peut déterminer deux types d’associations de plantes : l’association allélopathique et l’association dans le temps et l’espace.

L’allélopathie est l’ensemble des interactions biochimiques réalisées entre les plantes. Autrement dit, c’est l’influence que les plantes ont sur leurs voisines sur la germination, la croissance, la survie et la reproduction. Cet impact peut aussi bien être positif que négatif.

En ce qui concerne l’association dans le temps et l’espace, il faut tenir compte du fait que les plantes n’ont pas toutes le même rythme de croissance. Par exemple, les radis et la salade poussent bien plus rapidement que la tomate. De plus, elles n’occupent pas le même espace que ce soit sous terre (racines) ou hors de terre. En prenons bien en compte ces paramètres, il est possible de créer des associations complémentaires.

Un exemple  de compagnonnage bien connu en Permaculture

Prenons l’exemple d’un grand classique de l’association potagère : la technique Milpa, appelée aussi « technique des 3 sœurs ». Elle était pratiquée traditionnellement par plusieurs ethnies amérindiennes depuis des millénaires en utilisant trois principales cultures : la courge, le maïs et le haricot grimpant. Associées, ces plantes compagnes ont plusieurs atouts qui profitent au développement de chacune. Le maïs sert de tuteur au haricot grimpant tout en lui donnant de l’ombre. Le haricot lui, en enrichissant le sol en azote, favorise la croissance du maïs. Enfin, la courge, grâce à ces larges feuilles joue le rôle de paillage vivant et ses épines protègent les cultures contre les herbivores.

Maintenant que vous avez compris ce qu’est le compagnonnage, vous allez découvrir les nombreux avantages qu’il peut apporter dans votre potager.

Les avantages du compagnonnage

  • Protéger contre certaines maladies et ravageurs sans utiliser de pesticides 

Nous pouvons prendre l’exemple de la lavande qui repousse les fourmis, les limaces et les escargots. Et oui, en laissant la nature faire son travail, plus besoin d’utiliser de répulsifs chimiques !

  • Enrichir le sol sans engrais chimiques 

Nous pouvons prendre l’exemple des légumineuses qui ont la capacité de capter et fixer l’azote dans le sol. Cette particularité permet d’enrichir le sol et d’agir comme un engrais vert. Un sol en manque d’azote impacte grandement la teneur des feuilles en chlorophylle et empêche la photosynthèse (indispensable pour le développement des végétaux).  Cependant certaines plantes telles que les légumes feuilles (laitue, poireau, chicorée,…) ou les crucifères (choux, navet…) en sont plus gourmandes.

  • Éviter la concurrence et optimiser l’espace

Certaines cultures limitent l’apparition d’herbes indésirables en occupant beaucoup d’espace. Attention cependant à ne pas les laisser prendre le dessus sur les autres plantes. Il ne faut surtout pas que ces dernières deviennent un problème supplémentaire, vous avez déjà beaucoup à faire ! Nous pouvons prendre l’exemple de la menthe. Bien que cette dernière soit très agréable (odeur, saveur…) , en pleine terre cette dernière peut être très envahissante. Il est donc conseillé de ne pas trop en planter ou de les mettre dans une zone où elles pourront se développer tranquillement.  

Comment faire de bonnes associations de plantes ?

Pour faire de bonnes associations, il vous faut d’abord à peu près connaître les familles de plantes car elles sont souvent soumises aux mêmes problématiques ou vertus :

  • Les Solanacées : aubergine, tomate, pomme de terre, poivron…
  • Les Crucifères (ou Brassicacées) : choux, cresson, navet, radis… .
  • Les Légumineuses (également appelées Fabacées ou Papilionacées) : fève, haricot, lentille, pois…
  • Les Liliacées : ail, ciboulette, échalote, oignon, poireau…
  • Les Cucurbitacées : concombre, courge, potiron, melon, courgette… 
  • Les Ombellifères : carotte, céleri, cerfeuil, fenouil, panais, persil…
  • Les Chénopodiacées : épinard, betterave, blette…
  • Les Astéracées (ou composées) : artichaut, endive, laitue…

Principes de base entre familles de plantes

Quelques principes de base entre les familles de végétaux qui vous aideront à faire les bons choix pour votre potager permaculturel.

  • les Ombellifères se protègent réciproquement.
  • Les Légumineuses enrichissent le sol en azote. 
  • Les Ombellifères, les Crucifères et les Légumineuses s’entendent bien et améliorent les rendements. Par exemple, les fèves, la laitue et la tomate font très bon ménage ainsi que l’endive avec le panais et les betteraves rouge . 

Si vous souhaitez plus d’exemples, un document PDF est à votre disposition : tableau d’associations plantes par plantes de Rustica.

Quelques plantes indispensables à votre potager en Permaculture 

  • Le basilic est un fort répulsif des mouches et moustiques. Il s’associe parfaitement avec les tomates, asperges, poivrons, piments et aubergines. 
  • La bourrache fait fuir les limaces, les doryphores et les vers des tomates. Elle est donc appréciée des pommes de terre, courgettes, choux, fraisiers et tomates. 
  • Les œillets d’Inde protègent la plupart de vos plantes (pommes de terre, tomates, asperges, haricots, choux) des insectes nuisibles tels que les aleurodes, pucerons, vers et fourmis. A planter en bordure de votre jardin. 
  • La capucine attire les pucerons, éloigne les punaises des courgettes et des citrouilles. Elle est souvent associée avec les radis, courgettes et tomates.
  • Le cerfeuil réduit l’invasion des limaces. Il s’associe très bien avec la laitue et le radis.
  • La lavande éloigne les pucerons tout en attirant les insectes pollinisateurs. 
  • Le thym éloigne les mouches blanches et protège les choux et les brocolis.

Quelles associations de plantes sont à éviter ?

Pour faire du compagnonnage, il faut prendre conscience qu’il y a certaines cultures qui ne s’apprécient pas. Il ne faut donc pas les cultiver ensemble !  

Quelques exemples 

Plantes de la même famille 

Par exemple, la carotte et l’aneth ne devraient pas être cultivées côte à côte puisqu’elles font partie de la même famille. Elles peuvent donc se polliniser entre elles ce qui impactera le rendement de ces deux plantes. 

Plantes ayant les mêmes problématiques 

Par exemple, le maïs et la tomate sont deux plantes qu’il ne vaut mieux pas mettre côte à côte. Elles ont toutes deux un besoin énorme en soleil (le maïs fait de l’ombre aux plants de tomates) et en eau ce qui les fait entrer en compétition. De plus, les deux plantes ont le ver en ennemi commun. Elles seront donc toutes deux vulnérables à ce petit gourmand. 

Les liliacées et les légumineuses 

Ces deux familles ne font pas bon ménage bien qu’on ne sache pas vraiment pourquoi. Les essences (phytoncides) qu’elles émettent pour se protéger et communiquer entres elles pourraient être une des raisons de leur mésentente mais la science du langage inter-plante n’en est encore qu’à ces débuts. En attente d’explications scientifiques, il est conseillé d’éloigner ses haricots de ses oignons ! 

Des feuilles d’arbres fruitiers toxiques 

Par exemple, les feuilles de noyer peuvent être très dangereuses et néfastes à la germination de vos graines, à votre mare et à vos plantes horticoles ou fleurs. Ceci vient de la Juglone présente dans ses feuilles. Il est donc conseillé de rassembler ses feuilles sous l’arbre (apport nutritif naturel) et d’éviter qu’elles s’envolent dans votre potager. Ces feuilles étaient même utilisées dans l’Antiquité pour empoisonner les poissons et faciliter la pêche. Vous pouvez donc les utiliser comme herbicide naturel, mais avec modération.

Autres conseils à prendre en considération pour organiser et protéger vos cultures 

  • Les besoins et comportements de vos végétaux 

Il faut tenir compte des besoins de chaque plante : espace, eau, lumière, nutriments… Si  vous ne respectez pas les besoins vitaux de vos végétaux, le compagnonnage peut avoir un effet nul voire négatif.

  • La rotation des cultures 

Une autre technique en permaculture est la rotation des cultures qui consiste à ne pas planter la même plante plusieurs fois au même endroit. Deux avantages : premièrement,  vous évitez le développement d’organismes nuisibles (parasites, champignons, petits insectes, maladies..) et deuxièmement vous n’épuisez pas votre sol. Au contraire, vous pouvez l’enrichir en faisant pousser en rotation plantes gourmandes en azote et plantes fixant l’azote, comme les légumineuses par exemple. 

Comment mettre en place les compagnonnages ?

Une fois que vos zones potagères sont définies : 

  1. Faire la liste des plantes que vous voulez planter en priorité, c’est-à-dire celles que vous utilisez le plus pour vous nourrir. Vous pouvez faire un tableau pour répertorier toutes les informations importantes de chaque plante (famille, taille, période de semis, de plantations, compagnonnages possibles…)
  2. Faire un plan de plantation en positionnant chaque plante à côté de plantes compagnes qui peuvent aider à son développement ou à sa protection. Ce plan vous aidera grandement pour la rotation des cultures d’une saison sur l’autre.

Enfin…

Le compagnonnage n’est pas une science exacte. De nombreux facteurs, pas toujours maîtrisables, peuvent entrer en jeu : composition du sol, conditions météorologiques…

Nous donnons dans cet article une base d’informations mais ne prenez pas tout au pied de la lettre. N’oubliez pas qu’une plante peut vivre sans association. Ne vous sentez pas obligés d’appliquer la totalité des principes pour réaliser votre potager. Donc, ne stressez pas, ce n’est pas parce que vos tomates n’ont pas de basilic à leurs côtés que vous n’aurez pas de quoi vous faire de belles salades ou sauces tomates. 

Le plus important est de vous expérimenter, car souvenez-vous : c’est en se plantant qu’on devient cultivé ! 

Si vous avez besoin de conseils, n’hésitez pas à nous contacter, nous sommes là pour vous accompagner.

Naturbanisme est un collectif de designer en Permaculture. Les designers en Permaculture ne sont pas des paysagistes reconnus par l’Etat mais sont des concepteurs d’écosystèmes humains résilients et durables dans le temps. Notre but est d’accompagner des groupes de personnes dans un processus de mode de vie plus durable, écologique, autosuffisant, tourné vers le bien-être de l’humain comme de la Nature.